Le projet de TotalEnergies de céder sa participation dans un producteur de pétrole au Nigeria vient de tomber à l’eau. La major française avait convenu en juillet 2024 de vendre sa part de 10% (Pour 860 millions de dollars) dans la Shell Petroleum Development Company of Nigeria (SPDC) à Chappal Energies, société basée à l’Île Maurice. Mais selon le régulateur nigérian du secteur pétrolier, l’accord a été annulé faute pour les deux parties d’avoir rempli leurs engagements financiers, malgré plusieurs reports.
En pratique, Chappal n’aurait pas réussi à réunir les 860 millions de dollars nécessaires, ce qui a empêché TotalEnergies de payer les frais réglementaires et de provisionner les fonds pour la dépollution et les éventuelles réparations futures.
Cette impasse complique la stratégie de TotalEnergies, qui cherche à se désengager d’actifs matures, coûteux et polluants au Nigeria afin de réduire sa dette – laquelle a bondi de près de 90% en un an pour atteindre près de 26 milliards de dollars. Elle laisse aussi la major française coincée avec un actif difficile, marqué par des fuites de pétrole récurrentes dues au vol, au sabotage et aux problèmes opérationnels.
Le contraste est d’autant plus fort que Shell, actionnaire majoritaire de SPDC, a réussi en mars dernier à vendre sa propre participation de 30% à un consortium local pour 2,4 milliards de dollars. D’autres majors comme ExxonMobil, Eni et Equinor ont également bouclé leur sortie du Nigeria ces dernières années.
Pour TotalEnergies, cet échec retarde un plan de cession qui devait rapporter 3,5 milliards de dollars avant fin 2025 et améliorer ses ratios d’endettement. En attendant, l’entreprise conserve encore 15 licences pétrolières au Nigeria (environ 14 000 barils équivalent pétrole/jour en 2023) et trois licences gazières qui assurent 40% de l’approvisionnement de Nigeria LNG.