Après cinq longues années sans nouvelle introduction, la Bourse de Nairobi (NSE) s'apprête enfin à accueillir un nouvel entrant : Shri Krishana Overseas Ltd (SKOL), une entreprise spécialisée dans la fabrication de matériaux d’emballage et de chaussures.
Fondée en 2009 à Nairobi par Nirmal Chaudhry et Dr Sonvir Singh, SKOL est devenue un acteur important dans un secteur en pleine mutation, marqué par la demande croissante pour des solutions plus durables, écologiques et innovantes. Son positionnement local et sa capacité à offrir des produits sur mesure lui ont permis de s’imposer progressivement, tout en conservant une taille de PME.
SKOL a obtenu l'approbation réglementaire pour l’introduction de 50,5 millions d'actions à la Bourse de Nairobi, valorisées à 5,90 shillings kényans l’unité, soit un montant total de 298 millions de shillings. Il s’agira d’une introduction en bourse par cotation directe, une méthode appelée "listing by introduction" qui ne vise pas à lever de nouveaux capitaux, mais à offrir de la liquidité aux actionnaires existants et accroître la visibilité de l’entreprise. Cette approche est souvent choisie par des entreprises ayant déjà un actionnariat dispersé ou ayant réalisé des placements privés. Dans ce cas, SKOL respecte les seuils minimums de participation publique exigés par le régulateur, ce qui lui permet de contourner les lourdeurs d'une offre publique initiale (IPO).
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L’entreprise sera cotée sur le segment des PME, anciennement connu sous le nom de GEMS (Growth Enterprise Market Segment), qui offre un cadre allégé pour les entreprises en croissance souhaitant entrer en bourse. Il s’agit de la première nouvelle cotation sur le NSE depuis 2020, et de la 15e cotation par introduction depuis 2006.
Cette opération intervient dans un contexte politique où les ambitions de relance du marché boursier kényan se veulent plus affirmées. En visite à Londres la semaine dernière, le président William Ruto a réitéré l’engagement du Kenya à dynamiser ses marchés de capitaux en annonçant la cotation prochaine de Kenya Pipeline Company (KPC) sur le NSE via une introduction en bourse, attendue avant la fin de l’année. Cette déclaration ravive les espoirs, bien que des promesses similaires, formulées en 2022, n’aient pas encore été concrétisées, notamment l’engagement de faire entrer 6 à 10 entreprises publiques et plusieurs sociétés privées (comme Credit Bank ou Bio Foods) en bourse. En juin 2024, le gouvernement a certes validé un plan de cession de participations minoritaires dans plusieurs entreprises publiques, mais la mise en œuvre se fait toujours attendre. Si elle aboutit, l’IPO de KPC serait la première introduction majeure depuis plus de dix ans. Reste à savoir si cette fois-ci, les annonces marquent un véritable tournant ou s’ajouteront à la longue liste des promesses non tenues.
